La nature morte

Auprès de profane le terme nature morte est souvent entaché d’un certain discrédit. Tout d’abord à cause du mot morte qui est du à une maladresse de la traduction du mot hollandais « still leven » qui fut désigné au XVII ième siècle pour désigner ce que les peintres appelaient à l’époque : « pièces de fleurs,de fruits ou de poissons », « pièces de repas servis », »vanités » ou « peintures d’objets ». Les Allemands et les Anglais parlent de « stilleben » et « still life » qui se transforme en français par « vie coite » ou « nature reposée ».

La nature morte est la représentation visuelle d’un élément inanimé. En photographie, elle consiste à mettre en valeur le sujet grâce au décor, à la lumière choisie et à la mise en scène générale.

La nature morte ne bouge pas… on peut donc faire varier la vitesse, l’ouverture, ou encore  la lumière, et s’entraîner à soigner la composition.

Les sujets

    Les aliments : fruits, légumes ou plats cuisinés sont des sujets fréquents. Facile à photographier,  maitrise de la lumière, de la profondeur de champ et surtout de l’angle choisi demandent un peu d’expérience.

Les objets : la forme et la matière même de ces sujets doivent être pris en compte. Les objets brillants par exemple présentent de nombreuses contraintes car ils réfléchissent la lumière. L’orientation de l’objet, le placement de la source lumineuse et l’angle de prise de vue peuvent parfois demander du temps pour que la scène soit correctement agencée.

La composition : donner vie aux sujets inanimés est le principal objectif du photographe de nature morte.

La lumière : c’est le second point clé d’une nature morte réussie. Contrairement à la photographie en extérieur, la nature morte peut facilement se faire en studio avec peu de moyens. L’éclairage y a alors une grande importance : vous avez le temps de peaufiner votre lumière, avec une ou plusieurs sources afin de faire ressortir au mieux votre mise en scène et les différents détails.

Le décor : l’arrière-plan et le support sur lequel repose vos sujets ne sont pas à choisir au hasard. Les couleurs, la matière doivent être en harmonie avec les caractéristiques du sujet photographié.

Réglages et techniques recommandés pour la photo de nature morte

Equipement :

Le Boitier : pour vous initier à ce genre de photo, plus ou moins n’importe quel appareil photo peut faire l’affaire.

L’objectif : une focale moyenne (~35mm ou 50mm) convient pour des plans assez larges ; une focale un peu plus longue (~100mm) pour des plans plus rapprochés sur un objet. La photo au grand angle a tendance à déformer les objets et à tromper l’œil du spectateur.

Eclairage : flash  ou lumière continue, la nature morte demande souvent plusieurs sources de lumières.Trois sources de lumières permettent de bien démarrer. Il est tout de même conseillé d’utiliser le même type d’éclairage, ayant la même température afin d’éviter les différences de teintes.

Le trépied : il doit être adapté au poids de votre matériel et assez lourd pour ne pas bouger sur une vitesse d’obturation de plusieurs secondes.

Accessoires : une table ou tout autre support pour poser votre sujet, ainsi qu’un fond pour le mettre en valeur ; une petite lampe d’appoint ou un flash peut être utile aussi pour découvrir la gestion de la lumière. Une tente de studio règle facilement les problèmes liés aux reflets.

Les bombes à mater : difficilement applicable sur une surface en verre (ou un miroir), elles servent à atténuer la brillance d’un objet. La bombe diffuse un spray contenant un liquide spécifique.

La Pâte adhésive : appelé également pâte américaine, elle sert à fixer un objet sur son support. La pâte ressemble à de la pâte à modeler mais elle est légèrement plus collante et peut facilement s’enlever.

Mesure de la lumière : 

La Balance des blancs : le meilleur choix est auto  ou alors sélectionnez la température de couleur correspondant à votre source de lumière (lumière naturelle, ampoule tungstène, néon, flash, etc.).

Le Mode de mesure pour l’exposition :

La Vitesse :

L’Ouverture :

La Sensibilité : à régler de préférence au minimum (100 ou 200 ISO) pour obtenir la meilleure qualité d’image possible.

Gestion de la lumière :

La lumière naturelle : placez vous à côté d’une fenêtre bien éclairée, modulez éventuellement la qualité de lumière à l’aide d’un rideau et papier calque et plaque de polystyrène comme reflecteur.

La lumière artificielle :  lampe, flash, vous pourrez plus facilement expérimenter différents éclairages et découvrir la gestion de la lumière, voire l’éclairage avancé au flash.

Composition : tout est possible ! une bonne occasion d’essayer différents types de composition, et d’obtenir une composition soignée !

Zone de netteté :

Méthode de mise au point : zone sélective de mise au point ou mise au point manuelle.

Zone de mise au point  : faites soigneusement la mise au point sur votre sujet principal (ou placez la mise au point à un endroit inattendu).

La gestion de la profondeur de champ  :

• petite profondeur de champ  pour isoler votre sujet (ou une partie ) du reste de l’image,
• grande profondeur une netteté maximale du sujet et éventuellement de l’arrière plan .

Retouches photo :

Luminosité, contrastes : ajustez la luminosité et/ou le contraste de votre image pour peaufiner le rendu de l’éclairage, rattrapez les éventuels petits défauts d’exposition (légère sur- ou sous-exposition)

Couleurs : augmenter un peu la saturation (et/ou modifiez éventuellement la teinte) si vous avez photographié un sujet coloré, essayer de dé-saturer un peu si vous souhaitez un rendu plus sobre ou « ancien ».

Netteté, flou : augmenter éventuellement un peu la netteté ou ajouter du flou pour un rendu plus « onirique ».

Préparer une séance de studio « nature morte », ce n’est pas uniquement prévoir la nature morte et un appareil photo, c’est un ensemble de détails qu’il faut préparer à l’avance pour que la séance se déroule dans les meilleures conditions. Voici quelques conseils pour l’organisation d’une séance type.